
Émission n°13 : « Réfléchir & Agir »
11 juillet 2010
Émission n°14 : « L’extrême gauche : combien de divisions ? »
18 juillet 2010Revues et livres :
– Réfléchir et Agir numéro 30, automne 2008, avec un dossier conséquent intitulé La nébuleuse gauchiste, état des lieux, acteurs , méthodes où l’on trouvera un entretien avec un gauchiste repenti…Patrick Gofman.
Couverture, sommaire et commande sur : http://www.reflechiretagir.com/commande.html#30
– Le Choc du mois numéro 34, octobre 2009 avec un copieux dossier intitulé L’extrême gauche, état des lieux d’une exception très française.
Couverture, sommaire et achat sur : http://www.lechocdumois.fr/choc34.htm
– Alain de Benoist : A la gauche de la gauche dans la revue Elements numéro 99, avec un dossier intitulé Où est passée la gauche ?
Sommaire et achat sur : http://www.revue-elements.com/elements-Mais-ou-est-passee…
– Patrick Gofman : Coeur-de-cuir, Flammarion, 1998
Présentation de l’ouvrage : Jean Bernard, dit « Cœur-de-cuir », admire Nabokov et Trotski. Normand, c’est dès le lycée qu’il devient un militant de base, un fantassin musclé du trotskisme prêché par Pierre Lambert. Il veut soulever sa province… mais comment « mettre le feu à la plaine » sous la pluie ?
Poète, boxeur et fanatique, sentimental et misogyne, Cœur de Cuir vit mal ses « contradictions ». Il ruine méthodiquement sa vie. Mai 1968 ne l’électrise pas… Castro ne le fascine guère, il vomit la Chine de Mao… Alors que faire ?
La Révolution pardi, mais avec qui ? Tandis que ses « camarades » meurent, trahissent ou se recyclent aux sommets du syndicalisme et de l’Etat, Cœur de Cuir fulmine dans son coin. Exclu du lambertisme comme « aventurier petit bourgeois », il devient un rebelle sans cause, un soldat à jamais perdu.
Trente ans après 68, ce roman drolatique est aussi un témoignage. On y entend les derniers cris d’un naufragé.
Sur l’auteur, voir : http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1303731
DVD :
– Cavale de Lucas Belvaux (2002), Universal Studio Canal Video, (12,99 €, prix conseillé)
Synopsis : Après quinze ans passés derrière les barreaux, Bruno, qui prône la révolution prolétarienne, s’évade. Ce dernier veut continuer la lutte, faire sortir ses camarades de prison, libérer les masses du joug capitaliste. Tous ses anciens alliés n’y croient plus, même Jeanne qui s’est mariée et a maintenant des enfants. Depuis l’évasion de Bruno, celle-ci est sous surveillance policière étroite.
Ce dernier reprend contact avec Jaquillat, le parrain local. Mais celui-ci ne veut plus avoir à faire à lui. Les alliances ont changé, Jaquillat collabore avec l’inspecteur Pascal Manise, un flic pourri qu’il fournit en came en échange de sa bienveillance.
Bruno est seul. Toujours en cavale, il fait bientôt la rencontre d’Agnès, une toxico en manque. Une amitié va naître entre ces deux individus au bout du rouleau.
Les « héros » gauchistes sont fatigués et embougeoisés : Bruno, sorti de son isolement carcéral, en fait rapidement la cruelle expérience et se trouve plongé dans un monde en décalage prononcé avec le contexte historique qui fut le sien lors de ses jeunes années de lutte.
Au delà du postulat du réalisateur qui rejette implicitement toute forme de lutte armée (nos camarades italiens qui ont connu les « années de plomb » et la « stratégie de la tension » ont apporté des réflexions pertinentes sur cette question), ce polar âpre, contemplatif et dépouillé (certaines scènes ne sont pas sans évoquer le fabuleux Samouraï de Jean-Pierre Melville, avec Alain Delon) met en scène un desperado solitaire qui reste farouchement engagé sur une certaine « voie du guerrier » telle qu’exposée par Julius Evola et les doctrines sapientielles traditionnelles. Ce qui fait qu’il ira jusqu’au bout d’une destinée tragique et sans issue, dans une solitude magnifique et obstinée.